Nous avons quitté MOLLIA  et remonté la vallée, tout en longeant la Sesia. 10 kms suffisent pour atteindre ALAGNA à 1200 m. d’alt. La route s’arrête là. Nous sommes au pied du Monte Rosa (4634 m) le deuxième sommet d’Europe :  ALAGNA, agréable station de ski, est aussi le village le plus typique de la culture Walser*.

Nous y  avons fait halte une journée et y avons passé la nuit. Le temps étant toujours aussi peu agréable, nous décidons d’aller à la recherche d’une région plus clémente. Notre choix se portera sur les bords de la Méditerranée, entre GENOVA et  La SPEZIA ; 280 kms d’autoroute que nous parcourrons en quelques heures.

Les SDF vous saluent bien…

*Les « WALSER ».

Au Moyen-âge, de grands déplacements de population se produisirent en Europe. Les « Walser », communauté d’origine germanique, à la recherche de nouvelles terres cultivables, émigrèrent dès le Xe s. Après avoir migré vers le Liechtenstein, le Vorarlberg et le Tyrol, c’est au XIIIe s. qu’ils franchirent le Monte Rosa, pour s’installer dans les vallées piémontaises et principalement dans celle de la Sesia. Ils arrivent alors que les autochtones se libèrent enfin du joug féodal. Réputés pour être de solides travailleurs, ils se voient confier le déboisage des montagnes pour en faire des pâturages. Dans ces régions au climat très rude, faisant preuve d’une grande discrétion, ils sont vite acceptés. Aussi bons travailleurs que bûcherons, ils élèvent aussi des troupeaux, mettent en valeur la terre, inventant de nouvelles techniques pour récupérer l’eau de fonte des neiges. Ce sont également d’ingénieux architectes et artisans du bois.

Les maisons « Walser » que l’on peut encore admirer dans les hameaux en sont le témoignage. Tout d’abord, chaque hameau disposait d’une fontaine, d’un four à pain et d’une église. Les constructions sont orientées pour bénéficier d’un maximum d’ensoleillement. Par ailleurs les maisons sont rapprochées pour économiser de la place et garder le maximum pour les cultures. Les toits, au larges avancées se rejoignent et ainsi  permettent de protéger  les ruelles du hameau de la neige, pour atteindre, sans difficulté la fontaine durant l’hiver.

La langue est restée le témoignage vivant de leur civilisation. Un allemand archaïque qui a résisté partout, dans l’isolement montagnard, aux influences des parler locaux et de l’allemand moderne.