La Margeride nous a retenu de nombreux jours…Nous la quittons, avec ses montagnes aux forêts à perte de vue, pour le plateau de l’AUBRAC. L’AUBRAC, c’est un paysage dégagé et immense. Les vertes prairies tachetées par  la robe claire des troupeaux, ondoient jusqu’aux crêtes lointaines, où seuls les sapins vert-sombre arrêtent le regard. NASBINALS, cœur de l’AUBRAC, lové dans le creux d’un vallon, nous accueille  avec sa belle église de style roman-auvergnat du XII ème s. Le village se situe sur le Chemin de Saint-Jacques de Compostelle…Nous avons fait quelques pas sur ce Chemin, au retour d’une promenade qui nous a conduit à la cascade Le Petit Déroc.

Etonnante fracture de la prairie qui dévoile des orgues basaltiques, et où , surpris, le ruisseau de la Gambaïsse se jette d’une hauteur de trente mètres, pour donner naissance à une admirable cascade. Après avoir admiré la chute, on est passé derrière le rideau d’eau, où nous nous sommes accordé une pose sous la voute – grotte, ancien refuge de brigands rançonneurs.

Les SDF vous saluent bien…

Nous  continuons notre « séjour » en Margeride un peu plus au nord-est, pour visiter SAUGUES. Un gros bourg sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle. La ville possède, comme beaucoup d’autres  villages de la région, sa Tour des Anglais, à croire que durant la Guerre de Cent Ans, les habitants de la Margeride parlaient plus la langue de Shakespeare que le patois auvergnat ! SAUGUES, aussi, c’est inévitable, est fière de son Musée sur la Bête du Gévaudan ! 

La collégiale Saint-Médard renferme la chasse de Saint Benilde. Quant à Jeanine Trémouillère, place Saint-Médard, elle continue, comme depuis de nombreuses années, d’accueillir et de réconforter les pèlerins de Compostelle.

Les SDF vous saluent bien…

LAJO, petit village ou hameau ( au choix !), à l’est de Le Malzieu, loin d’un grand axe routier, et sans curiosité particulière serait, sans aucun doute, inconnu du tourisme, si ils n’y avaient les tourbières cachées dans la forêt qui le domine .

La tourbière est un site naturel unique. Elle ne se visite pas comme un autre site naturel : gorges, cascades…La tourbière se visite les yeux rivés sur le sol. Droseras, sphaignes, canneberges ne mesurent  pas plus de quelques centimètres. Les tourbières de LAJO, avec cette flore et faune (libellules, grenouilles, dolomèdes,salamandres) particulière, recèle un petit trésor  que d’autres tourbières ne possèdent pas : le bouleau nain. Une espèce rare et protégé. Cette plante venue du Nord, durant la glaciation, il y a 15.000 ans a trouvé refuge dans les zones humides de la Margeride. C’est en 1915, que cette zone fût découverte, cachée dans la forêt de pins sylvestre.

Après avoir gravi un chemin forestier, à travers pins et hêtres, des pontons permettent de circuler sur les zones humides.  Plus haut, au sommet de la crête, un chaos granitique, typique des paysages de la Margeride, nous a accueillis, à mi-parcours, de cette belle promenade.

Les SDF vous saluent bien…

Photos centrale : les bouleaux-nains

Admirables sites,  nombreux et jolis villages et  multitude de sentiers de randonnée nous font séjourner en Margeride sans compter les jours !

 Ancienne place forte, SAINT-ALBAN-sur-LIMAGNOLE  est établi autour de son château féodal de granit rose. Il est aussi un des villages où passe le GR65, comprenez le Chemin de Saint-Jacques de Compostelle. ; le dernier village de la Margeride avant  que les pèlerins abordent le plateau de l’Aubrac. Avec son château, SAINT-ALBAN-sur-LIMAGNOLE  est fier de son église de style roman-auvergnat, au clocher à peignes.

Les SDF vous saluent bien…

A quelques kilomètres au nord de LE MALZIEU, la forêt domaniale du MONT MOUCHET et son point culminant à 1465 m. mérite une visite ; d’autant plus que ce lieu tristement célèbre a été le théâtre d’une grande bataille entre maquisards et l’armée allemande.  Des cinq grands Maquis de France, le MONT MOUCHET a marqué l’histoire de la Libération de la France.

Une fois le débarquement de Normandie terminé, la reconquête du pays s’engage. De toute part, les mouvements de résistance et les maquis constitués ont pour objectif de harceler l’ennemi et de freiner son repli sur l’Allemagne. Pour les courageux combattants du MONT MOUCHET il s’agit d’empêcher les divisions allemandes implantées au sud de rejoindre celles de Normandie.

Dés la fin mai, et se poursuivant jusqu’au 10 juin 1944, les arrivées au maquis se poursuivent massivement. On compte plus de 3000 maquisards sur le Mont, autour du QG, établi dans une clairière, prés du sommet du MONT MOUCHET. Renseigné par la collaboration, dont celle du Préfet de Mende, et aussi sous la torture de la Gestapo, les allemands vont se fixer, comme objectif, l’anéantissement de cette concentration de maquisards. Après, le 2 juin, des accrochages « d’essai », le 10 juin, l’armée allemandes engage une opération d’envergure. Les combats feront rage jusqu’au 12 juin. De lourdes pertes du côté des braves maquisards… les Allemands atteignent la maison forestière QG, le 12 au matin.

Dans cette clairière, tout à côté d’un petit pan de mur, reste de la maison forestière QG, le 4 juin 1946 est inauguré le Monument du MONT MOUCHET…un lieu de souvenir, à l’atmosphère, encore aujourd’hui, pesante et apte au recueillement.

Les SDF vous saluent bien…